« Je suis née Solitaire. Nous étions une porté de 3 louveteaux, 2 femelles blanches comme neige et 1 mâle blanc avec des tâches grises un peu partout. Nos parents avaient été exclus de leurs meutes respectives car leur amour était interdit. L’amour ne connaît pas de limite à ce que l’on raconte.

Nous avons étés élevés dans l’amour et le bonheur même si la vie n’était pas toujours facile. Parfois, nos parents étaient mélancoliques de leurs anciennes vies de meutes. Ils étaient des loups très sociables.

Notre enfance a été remplie de jeux et d’insouciance, inconscients des famines qui sévissaient. Nos parents nous nourrissaient toujours avant eux et à notre faim. Ce ne fut qu’en grandissant, lorsque notre apprentissage à commencé que nous avons comprit que la vie étaient beaucoup moins belle. Ma sœur était très douée dans l’art de la chasse, mon frère, était un as dans l’art du combat. Quant à moi, ce que j’aimais c’était être furtive. Le combat n’avait pas de secret. Il faut dire que mon frère y était pour beaucoup. La chasse fut pu compliquée à acquérir, mais lorsque je réussis à maîtriser pleinement cette compétence, je préférais « chasser » des loups plutôt que des proies. Je ne cherchais pas à tuer mes congénères, mon but était seulement de les retrouver en toute circonstances. Ma famille ne comprenait pas particulièrement l’intérêt de ces traques. Ils voulaient que je rentre dans des cases : sois guerrière soit chasseuse.

En grandissant, le besoin d’appartenir à une meute devenait plus grand. Nous voulions vivre avec d’autres loups, participer à leurs activités. Ma sœur semblait en souffrir plus encore. Sa passion pour la chasse grandissait de jours en jours, son rêve était de chasser à plusieurs.

Un jour, alors que nous étions endormis dans une grotte, un bruit m’avait réveillé. Je ne dors jamais complètement, toujours à l’affût. Un bruit de pierre qui roule. Quoi qu’il en soit, j’avais d’abord pensé à un rongeur ou autre. Mes yeux s’étaient donc refermés en quête de sommeil. Nouveau bruit suivi de chuchotements. Les oreilles dressés et tous mes sens en alerte, je m’étais lentement relevée. D’un petit coup de patte, je réveilla ma famille. Mon comportement avait suffit à les avertir que quelque chose n’allait pas. Du regard, mon père nous indiqua la tactique. Nous devions nous mettre en ligne, prêt à résister à un assaut. Campés fermement sur nos pattes, nous attendions le moindre signal. Mon père était légèrement avancé, se positionnant en temps que leader. Sa grosse voix résonna dans la grotte.

« Cette grotte est occupée. Partez, nous ne souhaitons que nous reposer, nous partirons à l’aube. »

Seul le silence lui répondit. Les minutes s’écoulèrent et mes parents échangèrent un regard entendu. Mon père s’avança prudemment dans l’espèce de couloir qui menait à l’extérieur. Bientôt, il fut hors de notre champ de vision ? Quant à nous, nous n’avions pas rompu notre ligne ni bougés, toujours dans une posture défensive. Un jappement retentit et un cri de mon père.

«  Une embuscade! »

Tel des ressorts, nous nous étions élancés en concert, chargeant l’ennemi invisible. Bientôt, nous rejoignîmes mon père qui se battait contre deux gros loups. Trois autres se tenaient en retrait. Leurs regard exprimait tant de méchanceté. Jamais nous n’avions rencontrés de créatures aussi mauvaises.

Le combat fit rage. Il y eut des pertes des deux côtés. Ma mère fut la première à périr. Mais je ne m’en rendis pas compte immédiatement, concentrée sur mon assaillant, un femelle qui faisait deux fois ma taille et bien plus entraînée. Chaque tentative de ma part était esquivée, elle semblait s’amuser de mon inexpérience. Mon père, et ma sœur aussi périr, à bout de force. Je sentais moi-même mes forces me quitter et ma fin approcher. Lors d’un moment de répit, j’eus le temps de jeter un coup d’oeil à mon frère, assailli par deux loups. Une massa m’avait renversée, le quatrième loup encore en vie venait de me plaquer au sol. L’air m’a manqué, j’ai cru qu’il allait m’achever. Un couinement retentit, mon frère venait d’abdiquer, la vie le quittait déjà. Je ressentis beaucoup de colère tout à coup. Mon instinct de survie prenant le dessus sur tout. Ce fut à cet instant que quelque chose d’étrange se produisit. Un étrange grondement résonnait dans ma tête, m’oppressant. L’air ambiant se modifia pour devenir plus chargé, comme lorsque de gros orages se produisent. Et là, explosion. Mon coeur sembla explosa, je me mis à hurler.  Une décharge parcouru mon corps et la grotte s’illumina. Les yeux fermés, la douleur me paralysait, j’avais l’impression de mourir. Plusieurs fois. Dans l’intensité, je perdis conscience, persuadée de rejoindre ma famille.

Pourtant, mes yeux finirent par se rouvrir. La lumière du jour perçait timidement la grotte. Mes membres ankylosés étaient douloureux. Lorsque je tenta un mouvement, je ne pus réprimer une grimace. Après un excès de volonté, mes pattes me permirent de me tenir debout. Autour de moi, des corps de partout, carbonisés. Je n’étais pas consciente de ce qui s’était produit. Le chagrin m’infligea une nouvelle douleur lorsque mon regard se posa sur ma famille. Je versa un torrent de larme.

Lorsque mes larmes cessèrent, je pris la décision de les enterrer. Ils méritaient une mort digne. Malgré la douleur, je les enterra. Tous les quatre. Ce ne fut pas facile, je dois l’avouer. Quand ce fut fait, je partis sans me retourner, gardant en mémoire ma famille perdue.

J’érais ainsi, seule. Je restais la plupart du temps seule, cherchant à comprendre ce pouvoir qui m’était apparu. Je devais le comprendre et le maîtriser. Je me rendis compte qu’il me suffisait de me concentrer pour générer de l’électricité, présente dans l’air ambiant. Je pouvais ainsi créer de petits arcs électriques défensifs comme offensifs. Cela me donnait un avantage certain sur mes adversaires. Il ne me tarda pas à comprendre aussi que la colère générait des arcs électriques bien plus puissants et dangereux. Mais surtout, incontrôlables. De plus, la douleur était plus forte physiquement. Plus j’utilisais le pouvoir plus je m’habituais à la douleur.

J’errais ainsi quelques temps, mais la solitude n’était pas pour moi. Je me suis donc rapprochée des meutes qui vivaient non loin. Après les avoir observés, je choisi d’intégrer la meute de Fleur de Nuit...»