Enfant, on t'a pensée stupide ou muette. Peut-être juste couarde. Un peu diminuée - mais il fallait être gentil, ce n'était pas de ta faute. Un jour pourtant, tu as commencé ton entrainement ; et tu t'es réveillée. Comme ça, tout d'un coup, sans que personne ne comprenne. Tu n'as jamais été ni couarde ni stupide ; au contraire, réfléchie, très intelligente. Tellement qu'en fait, tu étais un peu effrayante. Vive d'esprit, à l’intérieur, mais pas à l’extérieur. L'idée de réagir au quart de tour t'énerve. Beaucoup de choses t'énerve ; mais c'est parce que tu as des idées bien arrêtées sur tout - et tout le monde. Oh, on peut te le reprocher, car tu juges souvent aux premiers abords ; et tu te montres facilement méprisante - et un peu condescendante. Tu n'es ni cruelle ni méchante, mais les imbéciles et les fainéants t'ennuient. Tu ne leur trouve pas d’intérêt. Tu ne trouves de toute façon pas d'intérêt à grand chose : on pourrait même te dire un peu déprimée, dans le fond. Comme si tu t'ennuyais tout le temps, et en permanence. Les autres sont trop différents de toi. Trop impulsifs et trop idiots - "cons", tu dirais. Car madame ne mâche pas ses mots ; pardonnent moi l'irrespect, qui t'insupporte. Irrespect en vers toi, mais aussi irrespect envers les autres. Tu as en horreur ces petits vantards qui rient au nez du plus vieux et, souvent, tu es un peu dure avec eux. Pas méchante, non - jamais méchante, toi. Juste un peu tranchante, et carrément cynique. A première vue, on ne t'apprécie pas forcément - et tu ne cherches pas à te faire apprécier ; mais ce qui est sûr, c'est qu'on te respecte. Pour ta sagesse, ton écoute, tes bon jugements et une certaine bienveillance. Tu accueilleras toujours l'orphelin sous ton toit ; mais gare à lui s'il ne s'en montre pas digne. Car s'il y a un défaut dont on peut t'accuser sans hésiter, c'est ta rancune. Un manque profond de clémence. Le traitre a trahi ; le traitre doit payer. Tu ne pardonnes rien. Tu ne crains d'ailleurs pas le combat, mais les combats sanglants pour un  bout de viande t’agacent. Pour toi, c'est pour ça qu'existent les alphas et les loups sages : pour partager le bout de viande et négocier. Tu es plus une politique qu'une combattante, et tu parles comme une reine. Parce qu'au fond, même si tu traites un peu tout le monde d'incapables et d'idiots, tu n'es pas vraiment antisociale. C'est simplement que tu n'es pas très patiente et plutôt morose, c'est plus fort que toi. Les sourires se font rares et, si tu peux sembler lente à réagir, tu ne supportes pas qu'il en soit de même de l'autre côté. Il faut dire que tes capacités à te remettre en question sont assez limitée. Tu es ton propre maître et ta pensée est meilleure que celles de beaucoup, c'est ainsi. Au final, on peut te qualifier d'assez inaccessible, puisque tu ne parles pas beaucoup de toi - et tout court. Toi, en revanche, tu en sais beaucoup sur tout le monde... on ne connait de toi que l'image de la louve imposante et charismatique - quoi qu'un peu bourrue. Dans le genre aigrie antipathique qui, au fond, n'est pas vraiment méchante... juste un peu dure.